Le Bénin a arraché une qualification historique pour les quarts de finale de la CAN 2019 au détriment du Maroc, le vendredi 5 juillet au stade Al Salam du Caire. Dans une interview accordée à Guineesports.net dans la journée de ce samedi 6 juillet 2019 à l’hôtel de l’équipe du Bénin, le sélectionneur des Ecureuils, Michel Dussuyer, revient notamment sur la performance de son équipe. En sa qualité d’ancien sélectionneur du Syli national, il parle également de la prestation de la Guinée depuis le début de la compétition et du match Algérie-Guinée, qui se dispute ce dimanche 7 juillet au stade du 30 juin du Caire.

Guineesports.net : Le Bénin a réussi à éliminer le Maroc en huitièmes de finale de la CAN 2019. Comment avez-vous vécu ce match du début jusqu’à la fin ?

Michel Dussuyer : Avec beaucoup de tension et puis au final avec beaucoup d’émotions. Beaucoup de tension, parce que c’était pour nous un gros challenge d’affronter le Maroc, qui est l’une des meilleures équipes du continent africain. De la tension durant le match parce qu’il fallait résister face à cette équipe du Maroc, résister aussi à un arbitrage que j’ai trouvé un peu limite, pour être gentil. Avec des faits de jeu qui été défavorables, avec notamment l’expulsion de l’un de nos joueurs. Mais les garçons n’ont rien lâché. J’ai la chance d’avoir un groupe qui a un gros mental. Ça permet de franchir des paliers. Ce qui nous a permis au final de décrocher cette victoire face au Maroc lors de l’épreuve des tirs au but.

Avant le match, est-ce que vous avez pensé à un moment donné, qu’il était possible pour le Bénin de jouer ce coup au Maroc, qui a survolé son groupe lors du premier tour ?

On ne part jamais avec l’idée qu’on va perdre un match. On part toujours avec l’idée qu’on va gagner le match. C’est le discours que je tiens à mes joueurs. Nous savions que si nous sommes généreux, solidaires et bien organisés, nous allions poser des problèmes à toutes les équipes. Avec cet état d’esprit, on peut toujours rivaliser avec les meilleurs et pourquoi pas créer la surprise. C’est ce qui s’est passé face au Maroc.

Le Bénin affrontera le Sénégal en quarts de finale. Comment comptez-vous gérer ce match contre un autre favori de cette CAN 2019 ?

C’est encore un gros challenge, parce que cette équipe du Sénégal a été mondialiste l’année dernière. C’est aussi l’une des meilleures équipes du continent et qui figure parmi les favoris pour l’obtention du titre. Forcément, on a encore un gros challenge à relever. Actuellement, nous sommes focalisés un peu sur la récupération. Nous allons affronter le match contre le Sénégal avec le même état d’esprit que celui qu’on a pu avoir contre le Maroc.

Vous faites rentrer le Bénin dans l’histoire avec cette place de quart de finaliste de la CAN. Forcément, c’est quelque chose qui reste dans la tête d’un sélectionneur…

Bien sûr. Partout où je passe j’essaie de donner le meilleur de moi-même, de travailler pour faire progresser mes joueurs et mon équipe. Après, c’est toujours satisfaisant d’obtenir des résultats positifs qui valorisent le travail qui est accompli par tout le monde, parce que je ne suis pas seul.

En tant qu’ancien sélectionneur de la Guinée, quel regard portez-vous sur la prestation du Syli national lors du premier tour et sur le match de ce 7 juillet, qui opposera l’Algérie à la Guinée ?

Je pense que si l’on regarde les matches de préparation et les matches du premier tour de la CAN, l’on pourrait être un peu pessimiste par rapport à l’équipe guinéenne. Mais, moi je ne le suis pas, parce que d’abord c’est une autre compétition qui commence à partir des huitièmes de finale. La Guinée va affronter l’Algérie, qui est une très bonne équipe. Mais chaque match a sa vérité. Je pense que la Guinée va jouer ce match sans pression, parce qu’elle n’est pas favorite. Quand on est avec une pression positive, tout peut arriver dans un match comme celui-ci. En regardant l’histoire récente, la Guinée a toujours posé des problèmes à cette équipe d’Algérie. La Guinée a toujours des possibilités de franchir ce cap. Je pense que le Syli national a ce potentiel pour réaliser cette performance.

Selon vous, quelles sont les équipes favorites pour la victoire finale ?

J’ai dit au début de la compétition que bien malin celui qui pourra dire qui sera le vainqueur de la CAN, dans la mesure où beaucoup d’équipes peuvent postuler pour le titre. Le Maroc qui était l’un des favoris n’est plus en course, mais il y a d’autres comme l’Egypte, le Nigeria, le Sénégal, la Côte d’ivoire ou le Mali qui vont d’ailleurs s’affronter. C’est difficilement lisible pour le moment.

Propos recueillis par M. Bory Bah,

Envoyé spécial en Egypte