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Ahmad Ahmad, Président de la CAF : « Je serai jugé sur mes actes »

Au lendemain du sacre du Sénégalais Sadio Mané, élu Joueur africain de l’année 2019, le président de la Confédération africaine de football (CAF), Ahmad Ahmad, a répondu en exclusivité aux questions de RFI.

RFI : Les CAF Awards ont célébré le mardi 7 janvier à Hurghada les talents africains de l’année 2019, dont le Sénégalais Sadio Mané. Avec des joueurs de ce niveau, on comprend mal pourquoi l’Afrique n’a pas passé le premier tour lors du Mondial 2018 en Russie.

Ahmad : Je ne suis peut-être pas le mieux placé pour en parler, mais vous savez que la plupart de ceux qui ont passé le premier tour ont vécu au moins deux ou trois Mondiaux avec la même génération. Il faut de la stabilité et de l’expérience. Je crois que la dizaine de pays africains capables de se qualifier doivent travailler sur la stabilité de leurs effectifs. Il faut de l’expérience pour jouer un Mondial.

En attendant la prochaine Coupe du monde au Qatar en 2022, il y a une une Coupe d’Afrique des nations en 2021. Quand aurons-nous les dates du tournoi ?

Elles seront données le 15 janvier prochain. Nous allons nous réunir au Cameroun et prendre cette décision avec les représentants de l’État camerounais et ceux du football africain.

Dans l’hypothèse d’une CAN 2021 en janvier et/ou février, vous n’estimez pas cela comme un retour en arrière alors que l’édition 2019 s’est jouée en été en Égypte ?

Non ! En Afrique, l’été au nord du continent n’a rien à voir avec l’été au sud. Il faudrait que quelqu’un vérifie ma déclaration au symposium de Rabat au moment où nous avions annoncé une CAN à 24 en juillet. J’ai toujours dit que nous devions être flexibles par rapport à la météo.

Mais est-ce que ce n’est pas aussi pour ne pas être en concurrence avec le nouveau Mondial des clubs de la FIFA qui aura lieu en juillet 2021 ? C’est difficile d’exister pour la CAN avec un calendrier mondial de plus en plus chargé ?

Vous savez, il y a toujours des arrangements, il y a toujours des discussions entre les différents responsables du football mondial. Nous allons nous mettre autour d’une table et trouver des solutions.

En ce qui concerne la prochaine CAN féminine en 2020, pouvez-vous nous dire qui va remplacer le Congo-Brazzaville qui n’est plus le pays organisateur ?

La Guinée équatoriale et le Nigeria ont envoyé leurs candidatures. Le lieu sera décidé lors de la prochaine session du Comité exécutif.

Pour le CHAN 2020 au Cameroun, la Tunisie a déclaré forfait prétextant un calendrier trop lourd. C’est une déception pour vous ? Qui va remplacer la Tunisie ?

C’est le droit de chacun de participer ou non à la compétition après une qualification. Ce n’est pas la première fois que cela arrive. La commission de discipline décidera quelle suite à donner après ce forfait. Dans le règlement, c’est le dernier pays qui a joué face à l’équipe qui se désiste qui prend sa place. En l’occurrence c’est la Libye, qui a au passage déjà remporté cette compétition.

L’audit de la FIFA pour aider la CAF à gérer les affaires administratives se termine fin janvier. Va-t-il être reconduit ?

Nous arrivons effectivement à la fin de cet audit. Il y aura un rapport d’évaluation et le Comité exécutif de la CAF l’analysera avec la FIFA et prendra une décision. D’une manière générale, je pense que cela nous a beaucoup apporté.

Comment voyez-vous l’année 2020 qui sera votre dernière année pleine en tant que président avant de nouvelles élections en 2021 ?

L’année 2020 sera très chargée en termes de compétitions avec notamment les éliminatoires de la CAN 2021 et de la Coupe du monde 2022 et le CHAN 2020. La CAN féminine passera de 8 à 12 équipes. Mon challenge, c’est le changement. Et on ne peut pas nier que certaines choses ont évolué. Regardez ce que nous avons fait lors de ces CAF Awards ! Nous avons mis le foot africain en valeur ! Mais le plus important, ce sont les réformes au sein de notre administration.

Quel bilan tirez-vous depuis votre arrivée à la tête de la CAF ?

Aujourd’hui, la CAF est ouverte à tout notre continent. Lorsque je suis arrivé, seul 5% du personnel de la CAF venait des 53 autres pays. Je voudrais qu’à la fin de mon mandat 50% des gens viennent des autres pays, c’était dans mon programme. Aujourd’hui, nous sommes à 37%. Sur le plan financier, les choses ont radicalement changé. Avant, la CAF pouvait détenir jusqu’à 300 000 dollars de cash. Ce qui selon moi n’est pas acceptable dans la gestion de cette institution. Désormais, nous avons à peine 20 000 dollars de cash. Voilà un des exemples de mon travail. En arrivant, nous n’avons hérité d’aucun document financier. Est-ce acceptable ? Est-ce viable une administration sans archives ? Nous ne sommes pas capables de faire un audit sur les quatre dernières années ! Notre audit actuel est uniquement fait avec les documents que nous possédons depuis notre arrivée. Je serai jugé sur mes actes. Personne n’a cru à ma possible élection.

Source : RFI

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