La Confédération africaine de football a décidé de faire passer la Coupe d’Afrique des Nations de 16 à 24 équipes, lors du symposium sur le football africain organisé au Maroc.

En rendant ainsi le cahier des charges de la CAN plus contraignant, entendu que la CAN à 24 équipes suppose plus de sites et d’infrastructures, la CAF trouve un piège presque parfait pour se débarrasser du Cameroun, de la Côte d’Ivoire et de la Guinée, pays organisateurs des CAN 2019, 2021 et 2023. Des pays qui ont été pointés du doigt comme étant des soutiens du Camerounais Issa Hayatou lors du congrès de la CAF à Addis Abeba, qui a abouti à l’élection du Malgache Ahmad au poste de président de l’instance dirigeante du football africain.

De mauvaises langues estiment que le président Ahmad veut ainsi prendre sa revanche sur l’histoire, d’autant plus que l’organisation de la CAN des Cadets 2017 avait été retirée à Madagascar après l’annonce de sa candidature à la présidence de la CAF contre l’empereur Issa Hayatou.

Comme pour confirmer cette hypothèse, le Maroc n’a pas hésité à afficher sa volonté d’organiser la CAN 2019, au cas où il se révélerait que le Cameroun n’était pas en mesure de le faire après le passage à 24 équipes. « Ce n’est pas une révolution, mais c’est une évolution impérative. Il fallait accélérer les choses. Nous n’allions pas attendre des décennies avant de prendre des décisions qui s’imposent dans un nouveau contexte footballistique », a affirmé le président de la Fédération royale marocaine de football et membre du Comité exécutif de la CAF, Fouzi Lekjaa, dans un entretien accordé à RFI.

Avec cette nouvelle donne, il est presqu’impossible au Cameroun de satisfaire les exigences de la CAF par rapport à la CAN 2019 qui se déroulera dans moins de deux ans.

Pour échapper au piège de la CAF, la Côte d’Ivoire qui abritera la CAN 2021 doit également revoir sa copie, tout comme la Guinée qui est le pays le plus en retard par rapport aux deux autres sur le plan infrastructurel.

Beaucoup d’observateurs affirment d’ailleurs qu’ils ne seraient pas surpris de voir la CAF retirer l’organisation de la CAN 2023 à la Guinée dont le COCAN présidé par Antonio Souaré, n’a tenu qu’une réunion de prise de contact avec ses membres depuis sa création.

Même si ce dernier a laissé entendre que tout sera mis en œuvre pour que la Guinée puisse effectivement abriter la phase finale de la CAN 2023. Mais entre les grandes annonces et les réalités du terrain, le fossé semble assez profond. Le compte à rebours a donc commencé entre la CAF et les pays organisateurs des CAN 2019, 2021 et 2023.

Mamoudou Bory Bah