Dans une interview accordée à notre rédaction à Casablanca, le président de la Fédération sénégalaise de football, Me Augustin Senghor, revient sur son élection au Comité exécutif de la CAF, ce qu’il attend des représentants africains lors du Mondial 2018 en Russie et les chances du Maroc d’abriter la phase finale de la Coupe du monde 2026.

Guineesports.net : Vous venez d’être élu membre du Comité exécutif de la CAF, quels sont vos sentiments à propos ?

Me Augustin Senghor : Je ne considère pas mon élection comme une récompense, mais comme un sacerdoce, parce que c’est une mission que nous devons accomplir. On va au Comité exécutif pour travailler et je remercie au passage l’Assemblée générale qui m’a fait confiance, ainsi que le président Ahmad. C’est vrai que j’ai dû ramer, mais comme on le dit souvent, tout fini par arriver. C’était lors de cette Assemblée générale de la CAF et je prends cela avec beaucoup de philosophie. Mais cela ne m’a pas empêché depuis 2009 de travailler au niveau des différentes instances de la CAF. Je n’allais pas aussi être élu si je n’avais aucun apport dans le cadre du développement du football africain. Je pense que c’est comme ça qu’il faut travailler, en se mettant toujours au service du football africain. Nous avons aussi besoin d’unité. J’ai intégré le Comité exécutif pour pouvoir aider le président Ahmad à relever les défis. Il a pris un certain nombre de mesures et nous sommes tous conscients que chacun doit apporter une pierre à l’édifice.

Le Sénégal est qualifié pour la Coupe du monde 2018 et un Sénégalais vient d’intégrer le Comité exécutif de la CAF. Peut-on dire que c’est une période faste pour le football sénégalais ?

Il faut rappeler aussi que nous avons connu des périodes de vache maigre. C’est le fruit de notre volonté d’aller de l’avant. Au niveau du football et dans tous les autres domaines, rien ne se construit en un seul jour. Cette année, le Sénégal revient en Coupe du monde, mais il y a quatre ans, n’oubliez pas qu’il s’était fait éliminer de façon très difficile par la Côte d’Ivoire, qui ne sera pas du rendez-vous cette fois-ci. C’est ça aussi la logique sportive. Il faut toujours s’armer d’humilité  et avoir la volonté d’aller de l’avant. J’espère aussi qu’on ne va pas en Coupe du monde pour faire de la figuration, car ce ne sera pas honorable pour l’Afrique. Nous nous battrons pour porter haut le flambeau de l’Afrique avec les quatre autres pays. Je souhaite que les cinq représentants africains en Coupe du monde puissent aller très loin dans la compétition, pour mieux valoriser la candidature africaine du Maroc pour la Coupe du monde 2026.

Justement, quelles sont les chances du Maroc par rapport à l’organisation de la Coupe du monde 2026 ?

Le Maroc est une grande Nation de football et stable sur le plan politique. C’est un pays qui a beaucoup d’atouts, surtout que l’Afrique n’a eu qu’une seule fois le privilège d’abriter une Coupe du monde (en 2010 en Afrique du Sud, NDLR). Si on respecte la règle du turn-over, le Maroc peut répondre valablement aux attentes, même si l’adversité est forte avec le trio Etats-Unis/Canada/Mexique.

Propos recueillis par

Mamoudou Bory Bah