Dans une interview accordée à notre rédaction ce week-end, l’entraineur Mohamed Lamine Sylla ‘’Leandro’’ affiche sa volonté de diriger un club cette saison, tout en jetant un regard sur le déroulement du championnat national de Ligue 1.

Guineesports.net: Vous n’étiez pas en activité la saison dernière. Qu’est-ce qui explique cet état de fait ?

Mohamed Lamine Sylla ‘’Leandro’’ : L’année dernière, je devais travailler, malheureusement j’ai perdu mon papa. Le temps de me remettre de ce deuil, j’ai aussi perdu ma maman. Cela m’a beaucoup déstabilisé. Quatre mois plus tard, j’ai perdu également ma petite sœur. C’était le comble pour moi, parce que c’est ma petite sœur directe. J’ai discuté avec pas mal de vos confrères qui sont étonnés de me voir disons sur le carreau. J’ai fait savoir aux uns et aux autres que je veux travailler cette année, en Ligue 1 ou en Ligue 2. S’il ya de bonnes conditions de travail, il n’y a pas de problème, même si les gens pensent à autre chose. Ce qui m’intéresse dans un premier temps, ce sont les conditions de travail, parce que ce sont les conditions de travail qui mènent l’équipe vers la performance. Je suis ouvert à toutes les propositions pour la saison qui va débuter bientôt.

Le Fello Star avait récemment lancé un appel à candidatures et votre nom figurait parmi les prétendants au poste d’entraineur. Qu’est-ce qui a joué à votre défaveur ?

 C’est vrai que mon nom circulait au Fello Star. Les joueurs, l’encadrement technique et beaucoup d’autres personnes ont pensé, qu’en raison de bonnes relations qui existent entre le président du club et moi, le choix pouvait tomber sur  ma personne.  Malheureusement pour moi et heureusement pour un collègue (Lounceny Mara ‘’Mourinho’’, NDLR). Je profite même de l’occasion pour lui souhaiter bonne chance et je ne peux que souhaiter bonne chance au Fello Star. Le football est fait ainsi. En tout cas, je suis dans l’attente des propositions.

Selon des informations, vous êtes en contact avec certains clubs. Pouvez-vous confirmer ces informations ?

Comme vous le savez, dans ce milieu, tant que ce n’est pas fait, il ne faut pas communiquer. Il faut faire attention à tout cela. Dieu m’a donné la popularité et un grand nom. Ce n’est pas la compétence par rapport aux autres, mais cette popularité est un don. Partout où je suis, les gens parlent de moi. Mais cela ne se concrétise pas. Donc je croise les doigts et j’attends.

Même si vous n’étiez pas en activité la saison dernière, vous avez suivi le déroulement du championnat de Ligue 1. Quel regard portez-vous sur cette compétition ?

Personnellement, en tant que technicien, j’ai été très déçu par rapport à la saison  dernière, parce qu’il n’y avait qu’une seule équipe qui est le Horoya. On n’a pas vu la concurrence des années précédentes où l’Ashanty de Siguiri venait battre le Horoya à Conakry ou les autres clubs. L’année dernière il n’y avait pas cette concurrence. Sur le plan technique, j’ai été très déçu, parce que le niveau du championnat a baissé et il est devenu beaucoup plus lent par rapport aux saisons précédentes. C’est une question que nous les techniciens, nous devons nous poser. Pourtant, la plupart des entraîneurs ont la licence B, même si beaucoup aussi possèdent la licence C. L’autre facteur réside dans les conditions de préparation de la compétition. Ce sont ces éléments qui font que le niveau de notre championnat a reculé d’un cran la saison passée.

Justement, en tant que technicien, qu’est-ce qu’il faut pour rehausser le niveau du championnat guinéen ?

C’est très simple. Il y a le triangle d’or pour la condition physique des footballeurs. Aujourd’hui, le football va beaucoup plus vite et les fibres rapides sont plus sollicitées que les fibres lentes. A part cette période de préparation, je pense que les entraîneurs doivent beaucoup travailler pour qu’on puisse au moins rehausser le niveau de ce football. Aussi, il y a eu beaucoup de notifications la saison passée. C’est quelque chose que les gens ont déploré. Je pense qu’il faut finir avec les notifications, pour que les joueurs sélectionnés en équipe nationale soient performants où que les clubs qui représentent notre pays dans les compétitions africaines puissent avoir un certain rythme de compétition. C’est nécessaire de faire un planning en fonction du calendrier international. Je pense aussi que ce n’est pas parce que notre équipe nationale doit jouer qu’on doit arrêter le championnat. Je ne suis pas d’accord par exemple qu’avec le CHAN 2018 qui pointe à l’horizon, qu’on arrête le championnat. Quand on regarde l’ossature de cette équipe locale, on s’aperçoit que l’entraîneur Kanfory Lappé Bangoura a pris les meilleurs dans chaque club. C’est ce qui a fait aussi la force de cette équipe locale.

Pour cette nouvelle saison, tous les matches du championnat se joueront à Conakry selon la Ligue Pro. Qu’est-ce que cela vous inspire comme réaction ?

Quand j’ai appris cette information, j’étais un peu en colère, parce que j’ai pensé à la population de ces préfectures et tout ce que ces clubs représentent pour les habitants de l’intérieur du pays. Mais, on m’a fait savoir qu’on doit faire les terrains synthétiques. Je crois que c’est une bonne chose dans la mesure où, si cela n’est pas fait, nous serons toujours dans l’amateurisme. Donc, si la Ligue  Pro ou l’Etat peuvent faire jusqu’à 16 terrains synthétiques, ce serait bien pour le football guinéen. Il serait important que cela soit réalisé dans les mois à venir, pour que la saison prochaine qu’on puisse organiser un championnat digne de nom.

Propos recueillis par

Moudma Diallo